LE PARADIS
Le peuple des élus
Le peuple des élus est en marche vers la droite du Christ, sous la conduite de la Vierge, elle-même suivie de saint Pierre tenant la clef du paradis. Derrière eux, les autres personnages sont dépourvus de nimbe.
Il ne s'agit plus de saints, en effet, car le « maître du tympan » eut l'audace d'insérer dans cette procession triomphale les figures marquantes de l'histoire du monastère de Conques : l'ermite Dadon, le fondateur de l'abbaye puis un abbé, la crosse à la main (Bégon sans doute) entraînant de l'autre l'empereur Charlemagne, bienfaiteur légendaire du monastère.
Mais celui-ci avait aussi beaucoup à se faire pardonner et les deux moines qui le suivent, l'un porteur d'un diptyque, l'autre d'un reliquaire posé sur une étoffe, présentent, en quelque sorte, les preuves de la générosité impériale envers le Trésor de sainte Foy.
Sainte Foy
Sur le triangle symétrique à gauche, des petites arcades évoquent l'église même de Conques, avec suspendues aux voûtes, les entraves que les prisonniers délivrés par la protection de sainte Foy offraient en ex-voto selon la coutume. À droite, sainte Foy est prosternée devant la main de Dieu, intercédant en faveur des défunts.
La Jérusalem céleste
Au centre de la Jérusalem céleste avec ses tours crénelées, ses colonnes et ses arcades, siège Abraham tenant dans ses bras deux enfants. Il est encadré de personnages groupés par paire sous chaque arcade : les vierges sages et leurs lampes, les martyrs et leurs palmes, les prophètes et le rouleau de parchemin, enfin les apôtres et le livre.
L'alignement monotone de ces élus traduit l'ordre et la sérénité qui règnent dans le paradis. À sa porte, un ange accueille les élus.
De l'autre côté d'une cloison, un démon hirsute, armé d'une massue, est chargé d'enfourner les damnés dans la gueule monstrueuse de l'enfer.
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