Eglise romane du XIIème siècle, bâtie sur un promontoire, au coeur du canyon de Bozouls.
L'église Sainte Fauste est édifiée à l'extrémité d'un éperon rocheux qui domine, d'une hauteur vertigineuse, le cours du Dourdou qui décrit, à cet endroit, une large boucle. Aussi l'impression créée sur les hommes de son temps devait-elle être saisissante.
Ses origines sont inconnues et son histoire est quelque peu mouvementée. Elle appartient d'abord à un prieuré de l'abbaye Saint-Amans de Rodez, puis elle fut rattachée, sans doute dès 1079, au monastère Saint-Victor de Marseille, avant de relever, dès 1140 semble t-il, et ce quasiment jusqu'à la Révolution, du chapitre de la cathédrale de Rodez.
L'église romane construite en grès rouge. L'essentiel du monument date du XIIe siècle. A cette époque, il était composé, à l'Orient, d'un chevet à pans coupés dont l'épaisseur est entamée par des niches ouvertes sur un déambulatoire étroit qui enveloppe l'abside et la travée droite de choeur (celle-ci est double). Venait ensuite la nef tripartite de cinq travées, caractérisée par un haut vaisseau aveugle et des piles alternées. A l'Occident, le massif de façade, peu profond, était doté d'un vestibule et d'une chapelle haute. Le décor sculpté consistait en une cinquantaine de chapiteaux, végétaux pour la plupart, exception faite d'une corbeille de la chapelle haute, dont l'interprétation est délicate, et de celles du portail occidental où des thèmes iconographiques - d'origine biblique pour certains d'entre eux - sont opposés.
L'édifice demeure relativement homogène malgré des transformations intervenues dès l'époque gothique. Les plus remarquables portèrent sur l'érection, au massif de façade, d'un clocher desservi par une tourelle d'escaliers, et l'adjonction de cinq chapelles latérales au Midi. Celles-ci entraînèrent la destruction de la niche méridionale du chevet et la condamnation des baies du collatéral sud, et occasionnèrent le devers des murs de la nef de même que le déséquilibre de ses voûtes. Aussi d'importants travaux de renforcement s'imposèrent-ils : reprise des parties hautes du vaisseau central de la nef et reconstruction de ses voûtes, consolidation des contreforts du flanc nord de la nef, contrebutement du chevet… Parmi les autres aménagements, mentionnons : la greffe de bâtisses sur l'enveloppe du chevet et le remaniement de la structure de la chapelle d'étage du massif de façade - à des dates inconnues -, l'épaulement de la façade occidentale du clocher (1783), la construction d'un avant-porche (1817) et l'édification de la sacristie (1874-1875).
Après son classement, le 31 août 1920, parmi les Monuments historiques, les restaurations consistèrent en divers travaux d'entretien.
Laurence CABRERO-RAVEL, Université de Pau et des Pays de l'Adour, ITEM - EA 3002 - Identités, Territoires, Expressions, Mobilités, IRSAM – Avenue du Doyen Poplawski – PAU, F-64000, France.
Curiosité à découvrir : le manque de verticalité des piliers du choeur surprend, la richesse des chapiteaux, le remarquable linteau à entrelacs, les nombreuses dalles funéraires.